Charlie Bartlett de Jon Poll Synopsis: Inscrit dans un nouveau lycée, le jeune Charlie Bartlett éprouve quelques difficultés à s'adapter à ce nouveau milieu. Pour arriver à ses fins, il décide de devenir le "psychiatre" de ses camarades...Ça faisait extrêmement longtemps, que nous avions pas eu des films d’ados aussi intelligents, le dernier datant de 1986, avec
Ferris Bueller’s Day Off. Avec
Juno et
Charlie Bartlett, nous revoilà repartie sur la bonne voie. Et, espérons, que ça continuera ainsi. Un mélange habile de la comédie et du drame! Et, ceux qui s’attendent à voir de la nudité et entendre pleins de mots vulgaires et bien, oubliez ça.
Jon Poll, autrefois monteur sur de nombreux films (
Austin Powers: The Spy Who Shagged Me ou
Mystery, Alaska), a décidé de se lancer dans la réalisation. Il semble savoir beaucoup influencer du maître du genre, nul autre que
John Hughes (
Weird Science,
The Breakfast Club). Sa réalisation est vivante, bien qu'un peu conventionnelle, à certains moments.
Poll fait ici une jambette au modèle éprouvé (
American Pie et compagnie), en réalisant un film où les adolescents sont réalistes, avec des problèmes autant à l’école qu’à la maison. Le scénario de
Gustin Nash, lui aussi débutant dans son métier, est très orignal. Ici, les ados ne pensent pas seulement, à se saouler et à baiser. Le scénariste nous pousse à réfléchir, sur divers sujets, tel que l’abandon, la solitude, le désir de fuir, etc. Avec Charlie Bartlett, il a mis au monde un personnage des plus attachants, un «petit débrouillard» qui a fait de son empathie une arme de séduction massive, mais qui apprendra qu'avec le leadership viennent aussi les responsabilités. L'histoire de
Nash est à la fois, réaliste et surréaliste. Vis-à-vis les problèmes des jeunes, il y a les excès de folie de ceux-ci, permettant ainsi de nous mettre le sourire aux lèvres. Donc, on ne tombe jamais dans le mélodramatique, car ils n'ont pas oubliés que ce long métrage est une œuvre comique, et c’est pour cela que l’humour y est souvent présent. Comme c’est le cas, pour les scènes de consultations avec Charlie Bartlett, dans les toilettes. Elles sont très bien dosés en humour et en drame.
Comme pour
Juno, le succès de
Charlie Bartlett vient aussi de son casting et surtout de sa vedette principale,
Anton Yelchin (
Alpha Dog). Il se révèle être une formidable découverte. Allumé, tordant par son jeu physique et son éternel air espiègle, l'acteur ne fait qu'un avec Charlie Bartlett. Face à lui,
Robert Downey Jr. (
Iron Man,
Zodiac) réinvente la figure traditionnelle du «dictateur d'école», ne serait-ce que parce qu'on l'aurait bien imaginé, il y a un quart de siècle, dans les souliers de l'ado rebelle. Voilà un cas où le passé d'un comédien vient enrichir la perception que l'on a de son personnage, un directeur désabusé et alcoolique, assumant mal sa position d'autorité. Le duo
Yelchin et
Downey nous offre des moments vraiment irrésistibles. Je salue aussi la performance de
Kat Dennings (
Down in the Valley), qui forme aussi un jolie duo avec
Anton Yelchin. Dans la plupart des teen-movie, elle aurait sûrement finis les seins nus. Dans ce film, son personnage de jeune fille n’est pas seulement pour nous montrer ses jolies formes, mais plutôt pour nous parler de ses problèmes, comme toute jeune fille normale.
Charlie Bartlett n’est peut-être parfait, mais nous sommes sur la bonne voie, pour retrouver des films d’ados intelligents, comme
John Hughes a su si bien le faire dans les années 80. Une réalisation vivante, un choix musical intéressant, des personnages délicieux, une histoire très originale et un humour intelligent, tous des éléments que l’on ne retrouve plus dans les teen-movie. Le premier long métrage de
Jon Poll se veut suffisamment attrayant et il mérite amplement d’attention, grâce au jeu plus grand que nature d'
Anton Yelchin.
Note: 18/20