Je suis une Légende
(I am Legend)
de Francis Lawrence
[2007]Sortie en salles le 19 Décembre 2007Un virus mortel a décimé New-York, Robert Neville est le dernier survivant de la ville et peut-être même du monde. Neville est un savant qui recherche toujours l'antidote pour anéantir ce terrible fléau. Le jour tout va pour le mieux car Neville peut errer comme bon lui semble mais la nuit c'est une autre histoire car l'enfer remonte à la surface. Pour ma part je n'ai pas lu le livre de
Richard Matheson ni même vu la première adaptation cinématographique de 1964 avec
Vincent Price mais cependant j'ai vu le remake de 1971
Le Survivant avec
Charlton Heston, je me souviens d'un film efficace et bien prenant.
Je suis une Légende, second remake signé
Francis Lawrence est, il faut le souligner, très efficace mais pas assez profond car il use de ficelles faciles, les scènes dramatiques font leur boulot, elles parviennent à attrister le spectateur lors de passages bien précis mais sans
Will Smith le film ne serai pas ce qu'il est. L'utilisation du numérique c'est sympa bien entendu mais à outrance, même si cette technologie est maîtrisée, celà peut s'avérer être handicap ce qui freine une certaine profondeur, comme le cas échéant avec
Je suis une Légende. Passé ce regret, l'interprétation de
Will Smith apporte un bien fou et son compagnon de route Sam est tout aussi attachant et est à lui seul un personnage marquant, fait marquant surtout quand on s'aperçoit que Sam n'est autre qu'un chien. L'animal est excellent, Quand ça ne va pas, la mélodie légendaire de
Bob Marley le réconforte. A eux deux Robert Neville et Sam baladent le spectateur sous forme d'une longue visite, un état des lieux hallucinant qui ouvre le film avec brio.
On contaste leur condition de vie, ils se lèvent le matin tôt, s'adonnent au sport, chassent le gibier (magnifique scène avec les lions et le petit lionceau) et la nuit le contraste est saisissant de férocité, ce qui formait au départ un drame existentiel se transforme soudain en cauchemar et le film bascule dans un genre qui se rapproche subtilement sans jamais y sombrer, l'horreur. De nombreux sursauts sont à compter dans ce film mais l'ambiance sonore et les nombreux scènes se déroulant dans l'obscurité y sont pour beaucoup. Un joli moment très atmosphérique, rappelant pour certains gamers les plus belles heures du jeu
Resident Evil, lors du quel le chien Sam entre dans un repère qui grouille d'affreuses créatures, rarement le noir total aura été aussi flippant.
Les créatures qui hantent le film semblent ne pas être assez dévoilées, pourtant elles sont bien présentes à l'écran, c'est l'usage du numérique qui nuit un peu au film. Celà dit, nous passons un agréable moment et c'est ce qui compte surtout quand on fait le déplacement, on en prend plein les yeux et on en sort avec la banane. Encore un film américain qui opte pour du spectaculaire et le classique happy-end trop patriotique. Rien ne vient imprégner la mémoire mais il faut reconnaître et remercier l'efficace interprétation de
Will Smith qui tient le film pendant près de 1h40. Le travail de
Francis Lawrence renvoit beaucoup sur
Constantine surtout quand on voit les curieuses créatures mais on peut dire que le cinéaste a réussi son film et c'est plutôt sympa car beaucoup attendait un gadin de la part de Mr.
Lawrence.
Et dire que le film a failli être signé par d'autres cinéastes comme
Paul Verhoeven,
Guillermo Del Toro ou encore
Matthieu Kassovitz et interprêté par
Tom Cruise,
Nicolas Cage ou encore
Schwarzenegger, pour ce dernier s'aurait pu donner du très mauvais, proche de
La Fin des Temps. Qui sait, peut-être que dans une décennie nous aurons droit à un troisième remake ? Pour le moment celui-ci est sympa et devrait convenir à la plupart des spectateurs sauf peut-être pour ceux qui attachent de l'importance aux détails près par rapport au roman original signé
Matheson.
14/20