[2010] Shutter Island

Synopsis: En 1954, dans un hôpital psychiatrique pour criminels aliénés, situé sur l'île de Shutter Island, près de Boston, une meurtrière soignée dans cette institution disparaît. Deux marshals sont envoyés pour enquêter. Ils se buteront à une toile de mensonges, un ouragan et une émeute meurtrière des prisonniers qui les piègeront sur l'île isolée.


Cette quatrième collaboration, entre Scorsese et DiCaprio, est vraiment géniale, comme le sont les trois précédentes, avec Gangs of New York, The Aviator et The Departed. Une fois de plus, chacun des deux hommes a livré la marchandise, comme ils ont l’habitude de le faire.


Tout d’abord, j’aimerais seulement dire, bien que Shutter Island soit l’adaptation du roman de Dennis Lehane et que Laeta Kalogridis a livré un superbe scénario, tout au long du film, je me serais cru dans une adaptation de divers romans de Stephen King, style The Shining, 1408 et The Green Mile, tant certaines scènes de Scorsese, l’ambiance générale, le jeu de DiCaprio ou la musique me rappelait certains moments, dans chacune des trois adaptations nommées un peu avant. Mais bon, cela n'est qu'une impression que j'ai eu. Et, après avoir vu cette adaptation cinématograpgique du roman de Dennis Lehane, cela m’a fortement encouragé à le lire.


Sinon, pour en revenir au travail de Martin Scorsese, ce dernier offre une fois de plus une mise en scène des plus mémorables. Chacune de ses scènes sont à couper le souffle, que ce soit avec ses plans entre contre-plongées, ses flash-back de la deuxième guerre mondiale, ses moments pleins de tension, faisant aller notre cœur à cent milles à l’heure, etc. Une fois de plus, ce génialissime réalisateur nous fait vivre de très forts moments et démontre, qu’il est extrêmement à l’aise dans divers genres.


Et, en ce qui concerne Leonardo DiCaprio, ce dernier campe avec brio, le personnage principal de Teddy Daniels. Un personnage qui rappel celui d’Howard Hughes, dans The Aviator, avec la folie qui l’entoure et qui le gagne, plus le film avance. Comme ses précédentes performances, DiCaprio nous fait entrer dans l’histoire avec facilité et fait en sorte, de nous captiver du début à la fin. À tout ça, on ajoute des acteurs secondaires (Mark Ruffalo, Ben Kingsley, Max von Sydow, Michelle Williams, Patricia Clarkson, Emily Mortimer, Jackie Earle Haley) offrant de très bonnes performances, une excellente trame sonore, signé Robbie Robertson, rappelant par moments celle de The Shining, une superbe photographie, offerte par Robert Richardson et un final qui nous scotche à notre sofa, tellement il est surprenant, bouleversant et déstabilisant.


Au final, le duo Scorsese/DiCaprio a encore fait des merveilles, en nous offrant un film vraiment formidable, qu'il faut définitivement voir.

Note: 19/20

Je ne savais pas qu'il y avait Jackie Earle Haley. Je pense surement me prendre le Blu-Ray.

Le Tavernier a écrit:

Je ne savais pas qu'il y avait Jackie Earle Haley. Je pense surement me prendre le Blu-Ray.

Il a un petit rôle.

Ok. Je ne sais pas encore si je vais le prendre à sa sortie ou si je vais attendre la bonne affaire car j'ai pas mal de BR que je n'ai pas encore pris le soin de visionner.
Shutter Island a l'air de bien déchiré.

Scorsese qui se lance dans ce type de thriller aux relents horrifiques à de quoi surprendre même si on sait qu'il a déjà livré un film presque semblable avec Cape Fear. Shutter Island est une oeuvre forte et intense, tout le long du métrage on est pris par cette atmosphère qui provoque une sorte d'asphyxie claustrophobique qui ne nous lâche à aucun moment. On sent une étrange sensation de voyage en territoire inconnu. La photographie est somptueuse, les mouvements de caméra, les vues aériennes mortelles. Le sens de la narration est un pur concentré de maestria, surtout que le film sera encore plus intéressant et prendra vraiment tout son sens après le second visionnage. Un tour de force du cinéaste. De plus, le respect apporté à l'oeuvre de Dennis Lehane, à l'origine du film, doit être également une belle expérience littéraire tant les détails et les aspects du film sont méticuleusement orchestrés.
Il n'y a pas d'effets de sursaut comme on aurait pu se laisser penser, l'aspect horrifique est propre à l'atmosphère ambiante même de l'île. Chaque personnage a son importance et ce détail encore est une preuve de la maestria de leurs auteurs (tant dans l'oeuvre d'origine que le film de Scorsese). L'interprétation est aussi une autre qualité indéniable apporté au film. A la base je n'étais vraiment pas fan de DiCaprio mais Scorsese a su insuffler à l'acteur l'élan qui lui fallait pour nous bluffer et ainsi oublier son côté tout propre qu'on lui connaissait par le passé. DiCaprio crève l'écran comme jamais, son jeu est sidérant, les blessures de son personnage sont criantes de vérité. Mark Ruffalo, Sir Ben Kingsley, et les seconds rôles aussi sont brillants Elias Koteas (assez furtif), quel plaisir de découvrir le fameux Jackie Earle Haley, purée il crève toujours autant l'écran, un putain d'acteur surtout dans ses rôles torturés.
Les décors du film sont de toute beauté ce qui rend la pellicule encore plus imprégnante. Vous aurez compris que Shutter Island est un pur bijou qui prendra de l'ampleur avec les années. Un chef d'oeuvre qui nous pousse à la redécouverte immédiate de cette oeuvre machiavélique magniquement construite, une vraie expérience de cinéma au long final suffocant. L'image du Blu-Ray quant à elle est magnifique.

18/20