Dédé, À Travers les Brumes de Jean-Philippe Duval Synopsis: Dans la blancheur de la campagne québécoise, à St-Étienne-de-Bolton dans l’Estrie, Dédé Fortin et ses Colocs se retirent pour composer ce qui deviendra leur plus célèbre mais aussi leur dernier album, Dehors Novembre. Durant presque un an, Dédé y compose et écrit ses chansons, oscillant entre moments de création et périodes d’angoisse plus profonde. Le chanteur y fait le bilan de sa vie et revisite certains pans de son passé qui viennent parfois le hanter, parfois l’inspirer.À part
Ma vie en cinémascope, qui traite de la vie d’
Alys Robi, la biographie musicale n’est pas un genre très exploité au Québec. Mais, avec la sortie de
Dédé, À Travers les Brumes, qui relate la vie du chanteur des colocs
André ‘Dédé’ Fortin, le genre va peut-être devenir plus populaire.
Ce biopic scénarisé et réalisé par
Jean-Philippe Duval nous fait découvrir les moments les plus importants de la vie du chanteur. Ses cours à l’université, son premier groupe, ses difficiles amours, la création des
Colocs, l’échec du mouvement souverainiste, le décès de Pat, l’accident de Mike et ses crises de dépression. Le réalisateur se balade allègrement dans l’espace temporelle, entre 1985 et 2000, pour ainsi redorer la gloire d’un des plus importants chanteurs Québécois. De plus, sa réalisation se veut extrêmement vivante et inventive. Juste à penser à la chanson
Belzébuth, qui nous est présenté au début et à la fin du film, dans une superbe animation très mouvementée ou encore la représentation de Montréal en carton plâtre ou tout simplement un simili vidéoclip en forme de cauchemar, en incluant un léger numéro de claquettes. Bref, ses scènes nous transportent dans un univers vraiment hallucinant et viennent très bien compléter le reste du film, qui est certes composé de séquences légèrement académiques, mais cela permet de créer un très bon mélange, entre la vision du réalisateur et le rendu plus populaire. Certains reprocheront la trop longue durée au film. Mais, moi, ça été 140 minutes de pur délice. J’ai embarqué à fond dans ce film, autant dans les moments joyeux que dans les moments malheureux. Les huit dernières minutes sont incroyablement poignantes.
Maintenant, niveau casting, j’ai été grandement impressionné par la stupéfiante performance du chanteur de
Loco Locass,
Sébastien Ricard. Il est magistral, dans le rôle de
Dédé Fortin. Son jeu est d’une justesse inouïe. Sinon, les autres acteurs offrent eux aussi d’excellentes performances, autant
Joseph Mesiano (Mike),
Dimitri Storage (Pat),
Bénédicte Décary (Nicole) et
David Quertigniez (Vander). Chacun d’eux est très convaincant. Et, pour ce qui est de la trame sonore, c’est bien attendu les diverses chansons des
Colocs, que l’on retrouve tout au long du film. Donc, pour les néophytes, ce sera l’occasion pour vous, de découvrir la discographie des
Colocs.
Dédé, À Travers les Brumes est pour moi le film de l’année de 2009 et l’un des meilleurs films Québécois, que j’aie pu voir.
Jean-Philippe Duval et
Sébastien Ricard rendent un vibrant hommage au défunt et presque mythique
André ‘Dédé’ Fortin. Un film qui nous fait passer par un flot incroyable d’émotions.
Note: 20/20