Burn After Reading de Joel & Ethan Coen Synopsis: En voulant tirer profit d’un document compromettant pour la CIA, deux employés d’un centre de conditionnement physique déclenchent une série d’incidents potentiellement meurtriers.Alors que je devais aller voir
Paris, le nouveau film de
Cédric Klapisch (
Les Poupées Russes), j'ai dû changer mes plans, car la salle de cinéma était remplie à rebord. Donc, j’ai décidé de me faufiler dans une autre salle, sans savoir si le film que j'allais voir, serait bon ou non. Après les habituelles bandes-annonces, le film a alors débuté et dès que j'ai vu le générique, j’ai eu le sourire aux lèvres, car je savais quel film allait commencer. Et oui, c'était nul autre que le dernier film des frères
Coen,
Burn After Reading. Alors, je me suis confortable assis dans mon siège, et c’est avec grand plaisir que j’ai visionné cette comédie complètement déjantée.
Après avoir été les grands gagnants aux derniers Oscar, avec
No Country For Old Men, les frères
Coen récidivent avec une comédie criminelle, dont l’infidélité et l’espionnage sont les deux principaux thèmes de ce métrage. Un film qui s’avère être tordant, pendant 90 minutes.
Comme dans la plupart des films de
Joel & Ethan Coen, la stupidité est souvent de mise. Dans
Burn After Reading, le rythme est à la farce, au plaisir et au divertissement. Ainsi, tout peut arriver et arrivera généralement avant la tombée du générique. Lorsqu’un cadavre apparaît, il est aussi envoyé aux oubliettes. Le traitement de ce film, sans jamais se prendre au sérieux, est parsemé de dialogues savoureux et d'allusions subtiles au climat politique propre à la ville de Washington.
En ce qui concerne la réalisation des
Coen, elle est toujours aussi bien maîtrisée. Elle séduit par sa fluidité, ses allez retours toujours réussis entre les différentes trames narratives. Pour leur scénario, ces derniers nous ont pondus une histoire complètement farfelue. On suit divers personnages, qui font la chasse à l’homme, à la femme et aux documents confidentiels, et qui se résultent par un capharnaüm absolument sans nom. Et c’est ici que la recette éprouvée des
Coen opère. Sur une histoire peu banale, mais totalement à l’emporte pièce, ils juxtaposent des personnages fouillés, fascinants, colorés, totalement déjantés et joués avec nuance et brio par leur interprètes. Ceux-ci s'amusent comme des petits fous et leur plaisir s'avère communicatif. De l’habitué
George Clooney à l’incontournable
Frances McDormand, en passant par la recrue
Brad Pitt, le grand
John Malkovich et la distinguée
Tilda Swinton, tous sont aussi hilarants que touchants. Il ne faudrait pas que j’oublie de mentionner, les deux excellentes performances, de deux acteurs de soutien, l’une de
Richard Jenkins (gérant d’un club de gym amoureux et naïf) et l’autre de
J.K. Simmons (patron de la CIA). D’ailleurs, les scènes avec
J.K. Simmons sont tout simplement succulentes, surtout celle dans les dernières minutes du film. Et finalement, la trame sonore composée par
Carter Burwell, un éternel complice des frères
Coen (
Fargo, The Ladykillers, Blood Simple, etc), ne fait que rendre le film encore plus fou.
Après nous avoir offert deux films plutôt légers (
The Ladykillers,
Intolerable Cruelty),
Joel & Ethan Coen sont clairement de retour, avec deux œuvres majeures (
No Country for Old Men,
Burn After Reading) dans leur filmographie.
Burn After Reading est un film, qui devrait vous rire aux larmes, tellement l’histoire est farfelue et que les personnages paraîtront arriérés. Dommage, qu’on n’ait pas plus de ce genre de comédie, dans nos cinémas.
Note: 19/20