[1973] Black Caesar, le Parrain de Harlem

Voici ce que l'on pourrait considérer comme un brouillon d'une ascension que Brian De Palma revisitera magniquement tant le destin de Tommy Gibbs ressemble à celui de Tony Montana, même la confrontation entre les deux meileurs amis tout comme celle de Tony et Manny. Black Caesar est le Scarface de la blaxploitation mais n'en possède cependant pas l'étoffe. Fred Williamson a la gueule pour ce rôle mais son jeu ne sonne pas trop vrai. Un point assez lourd concernant le film c'est le traitement de l'attitude des blancs à l'égard de la communauté afro-américaine, le racisme présent à l'écran est démesuré, un usage outrancier à maintes reprises, ce n'est pas subtil le moins du monde. Ironiquement, le message sonne plus comme un racisme anti-blanc à travers cette exagération.
La montée au pouvoir de Tommy est vite expédiée ce qui retire un charme au métrage. Des guet-apens, des coups de traflagar, tous les ingrédients nécessaires pour un buffet consommable malgré tout, notamment cette poursuite joliment filmée vers la fin ou le surprenant assaut chez un clan de mafieux dont tous les membres seront jettés morts dans une piscine écarlante de sang, vraiment épatant ce passage. La musique de James Brown, populaire à l'époque, parcours le film tout du long sans peine. Larry Cohen qui dirige le film surprend dans ce film de commande, il se permet de véhiculer des annotations douteuses, à l'époque celà a sûrement dû lui porter préjudice. Il est bien mieux dans l'horreur que dans ce genre de cinéma.




Disponible dans le coffret Soul Cinema (5 Films) avec :
- COFFY
- TRUCK TURNER
- FOXY BROWN
- WHITE MAMA, BLACK MAMA